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Face à l’urgence climatique, les organisations de tout type sont confrontées à des défis inédits. Inondations, canicules, dépendance à des ressources de plus en plus rares, crises énergétiques ou évolutions réglementaires : ces événements perturbent les chaînes d’approvisionnement et fragilisent les infrastructures.

L’intelligence artificielle quand à elle impose une redéfinition de la valeur, menace les compétences des cols blancs et promet de bouleverser les opérations comme les méthodes d’analyse. Autant de challenges pour la stabilité et la compétitivité des organisations, dont la pérennité des modèles économiques traditionnels est fortement questionnée.

Pour y faire face, plusieurs concepts émergent, comme des piliers de la transformation :

La résilience, la robustesse et la sobriété, mais comme pour toutes les nouvelles approches une implémentation douce est nécessaire. Poser les bonnes questions et appliquer les bonnes méthodes sont les atouts indispensables pour piloter la transition.

Résilience et robustesse deux piliers de l’adaptation

Résilience et robustesse : deux piliers de l’adaptation

La robustesse, se réfère à la solidité structurelle de l’entreprise, sa capacité à fonctionner de manière fiable dans des environnements incertains. C’est une approche axée sur la prévention des risques, le renforcement des infrastructures, et la solidité des processus.

La résilience quant à elle, désigne la capacité d’une organisation à absorber les chocs, à s’adapter rapidement aux perturbations, voire à en sortir renforcée. Cela passe par la diversification des fournisseurs, la flexibilité des processus, ou encore la capacité à transformer les défis en opportunités avec l’intégration de pratiques d’innovation continue.

Un système robuste est conçu pour ne pas casser. Un système résilient accepte qu’il peut « casser », mais sait comment se reconstruire rapidement, parfois différemment.
Si résilience et robustesse sont des réponses à des crises ponctuelles et systémiques, leur mise en oeuvre est longue, souvent complexe et demande d’interroger le modèle en profondeur.

Comment mettre en place des actions simples qui diffusent le changement dans la culture de l’organisation pour mieux la transformer malgré l’incertitude ?
La sobriété, un levier incontournable pour accélérer

La sobriété, un levier incontournable pour accélérer sans big bang

La sobriété ne se limite pas à la réduction des consommations énergétiques ; si elle remet en question le paradigme du “toujours plus” au profit d’un modèle centré sur l’optimisation des ressources, elle questionne la pertinence des besoins. Elle incite les entreprises à repenser non seulement leurs opérations, mais aussi leurs offres et leur impact global (environnemental, social et sociétal) pour s’insérer en douceur dans les paradigmes du marché de demain.

 

  • La robustesse seule ne suffit pas. On ne peut pas tout prévoir ni tout renforcer sans complexifier à outrance l’existant.

  • La résilience devient essentielle, car elle permet d’adapter les modèles d’affaires, de diversifier les chaînes d’approvisionnement, d’innover dans les pratiques de pilotage.

  • La sobriété permet d’adresser de nombreux sujets en même temps, d’alléger et de sécuriser les coûts comme les modalités de fonctionnement, crescendo.

Comment renforcer la résilience et la robustesse de son organisation ?

Comment renforcer la résilience et la robustesse de son organisation ?

1. Évaluer les vulnérabilités

Analyser les risques climatiques sur l’ensemble des activités et les dépendances aux ressources rares (chaînes d’approvisionnement, infrastructures, ressources humaines). Identifier au plus tôt les impacts de l’IA sur la chaine de valeur.


2. Diversifier et flexibiliser 

Éviter la dépendance à un seul fournisseur, à une seule source d’énergie, à un seul marché, à un procédé ou à une technologie.


3. Développer une culture d’adaptation et d’agilité organisationnelle

Former les équipes à la gestion de crise, au bon usage des technologies, à supprimer le surplus qui souvent coûte et ralenti. Encourager l’innovation et l’expérimentation continue dans l’offre et les processus, mais aussi anticiper les métiers de demain avec une politique RH consciente de l’impact de l’IA.


4. Intégrer le climat dans la stratégie

Aller plus loin que la RSE et mettre en place des objectifs climatiques alignés avec des scénarios de transition bas carbone, comme la régénération des ressources core business, ou encore l'anticipation des impacts sociaux du réchauffement dans l’organisation interne, comme sur le marché.


5. Coopérer

Travailler avec le plus de parties prenantes possibles (fournisseurs, collectivités, ONG) pour faire émerger des solutions systémiques, qui peuvent faire évoluer des standards de marché. Initier la coopétition, en mutualisant les efforts et les bénéfices avec des concurrents qui partagent vos risques et objectifs dans la transition.

 

Si la résilience et la robustesse permettent de survivre aux crises, la sobriété offre la possibilité de prévenir ces crises en amont tout en limitant l’impact environnementale au quotidien. Elle n’est pas un simple ajustement conjoncturel, mais une transformation structurelle, au cœur des stratégies d’entreprise et qui prend vie dans de nombreuses petites résolutions pour initier le changement et sécuriser l’acceptabilité dans les opération.

 

Une sommes de résolutions qui instaure la sobriété et qu’il faut accompagner pour leur donner du sens en répondant à des attentes sociétales de plus en plus fortes auprès des équipes.

 

 

Le rôle du design stratégique dans la transition

Le design stratégique,  facilitateur de la transition

Le design stratégique joue un rôle clé dans cette transformation, bien plus qu'un simple processus créatif : il s'agit d'une approche qui allie la réflexion profonde sur les enjeux futurs d’une organisation, l’expérience utilisateur et l’impact sociétal. Au-delà de la forme, qui privilégie le management visuel de l’information pour gagner en clarté, c’est un outil puissant pour aligner les valeurs, les objectifs et les ressources d'une entreprise avec les besoins réels des individus, tout en anticipant les évolutions du marché de demain.

Le design stratégique cherche à ouvrir des perspectives nouvelles, à réinventer des modèles existants, en prenant des décisions éclairées et cohérentes qui façonnent un futur plus durable, plus humain.

C’est une démarche audacieuse qui invite à rêver, mais avec les pieds fermement ancrés dans la réalité. C’est la fusion entre vision, sens et action pour une mise en oeuvre rapide, incrémentale tout en anticipant la rupture si nécessaire. C’est imaginer un concept et le transformer en une expérience profondément pertinente, à la fois désirable et viable.

Le design stratégique facilite ainsi :

  • La reconception des offres
    pour limiter l’usage des ressources dès la phase de conception (éco-conception) et se positionner sur de nouvelles valeurs désirables qui surpassent les frictions inévitables face au changement.

  • L’optimisation des processus internes
    en intégrant les retours terrain, l’expérience client et l’IA ; là où elle a sa place : pour améliorer le confort de travail, automatiser les procédures complexes ou sans valeur ajoutée, et faciliter le reporting.

  • La transformation des modèles économiques
    en redéfinissant la valeur, passant de la possession à l’usage (économie de la fonctionnalité), réduisant ainsi la surproduction et la surconsommation.

 

Le design stratégique accélère les transitions par :

  • L’intelligence collective et la créativité
    pour identifier rapidement les insights et les idées à fort potentiel, et favoriser l’adhésion.

  • L’innovation frugale
    qui privilégie des solutions simples, efficaces et peu gourmandes en ressources, sans recours à la technologie systématique.

  • Le test and learn
    pour intégrer l’acceptabilité client et collaborateur des solutions, et embrasser les itérations rapides.

 

 

de la résilience à la sobriété, une évolution nécessaire

Conclusion

La transition ne se résume plus à “faire mieux” dans un système inchangé, mais à “faire autrement”, grâce à des approches innovantes portées par le design stratégique. C’est là que réside la véritable opportunité : non pas subir le changement, mais en devenir l’acteur.

Alors on subit ou on anticipe ?

 

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À propos de l’auteur

Christophe COTIN VALOIS

Christophe COTIN VALOIS

UX Strategist & Researcher, Christophe est un expert en méthodologies test’n learn centrées sur l’utilisateur. Il intervient régulièrement entant que speaker, mentor ou rédacteur sur ses sujets de prédilection.

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